Comment faire rimer solidarité et rentabilité

Depuis juin 2006, la Macif est une image, un son et un message. Un fait nouveau pour une marque auparavant peu prompte à parler d’elle et de ses atouts. Avec l’aide de l’agence BETC Euro RSCG, elle a réussi à faire rimer solidarité et rentabilité, émotion et raison.

Objectif : Donner une cohérence à la communication de marque

Dans le secteur de l’assurance, neuf acteurs bénéficient de taux de notoriété très forts. Se démarquer n’est donc pas un vain mot. D’autant que les banques grignotent des parts de marché, que les offres on line se développent et que le marché publicitaire explose. « La tendance est à une croissance annuelle de 30 % pour le secteur, souligne Charles Mainguet, directeur de la communication de la Macif. Ce contexte concurrentiel fort commençait à jouer sur les performances du groupe Macif, dont la marque, entre février 2005 et février 2006 a perdu 2 points de notoriété spontanée selon un baromètre IFOP. Le leadership de la Macif sur son produit phare, l’automobile – qui représente près de 40 % de son CA –, est à cette époque sérieusement menacé par ses concurrents. Tandis que sur les produits santé et épargne, la marque manque de punch. Ces différents éléments constituent des signaux d’alerte que l’assureur a su déceler : il était temps de se faire mieux comprendre des sociétaires et du grand public. Car, jusqu’alors, la Macif n’avait pas beaucoup communiqué. Inexistant en 2003, le budget pub commence à progresser en 2005 et ne devient conséquent qu’à partir de 2006, année de l’affirmation, haut et fort, des valeurs de la marque. « On grandit, on grossit et, à un moment, il devient nécessaire de donnerune cohérence de communication à l’ensemble du groupe, note Charles Mainguet. Il nous manquait un style, notre style, qui porterait nos valeurs de solidarité et de confiance.

Moyens
12,5 M€ en télévision, en radio et en presse

L’agence BETC est choisie pour mener ce travail de fond, sur la marque et son discours. Il en découle un ressort de campagne plutôt original, mix de pub institutionnelle et produit. Le parti pris de départ a été de conserver l’humain car notre conviction est que la solidarité, valeur centrale de la Macif, constitue une source de performance, explique Camille Raymond, de BETC. Il fallait le dire mais également en donner des preuves. C’est ainsi que nous avons découvert que la Macif disposait d’offres très intéressantes sur lesquelles elle ne communiquait pas. Les spots TV répondent à ces différents postulats : sur la musique de True Colors de Cyndi Lauper une chaîne humaine se forme, créant un dessin simple : une voiture, une famille, ou encore un visage. Le message évoque la spécificité solidaire de l’offre – par exemple une assurance auto ramenée à 1 % de son prix quand on est au chômage. Et de rappeler que l’assureur est porté par ses 10 millions d’assurés, ce qui correspond à 4,7 millions de sociétaires. Avec cette campagne, la Macif s’ancre dans le domaine de l’émotion et de la sensibilité, tout en donnant des preuves de fonctionnement des promesses de la marque. À partir de juin 2006, la campagne est lancée en TV, couplée à des encarts presse. Les trois premières vagues, de juin-juillet août 2006, représentent un investissement d’un montant de 12,5 M€ brut.

Résultat
Plus de 8 000 contrats signés, et + 7 points de notoriété

Cette campagne, basée sur les valeurs de la marque booste cependant l’efficacité commerciale. Car les campagnes sont systématiquement liées aux temps forts commerciaux, précise Camille Raymond. Déclinée également en radio, la campagne Macif rythme ainsi les périodes fastes de vente, comme en janvier l’épargne, ou en mai l’auto. Ce qui donne des résultats directs sur les performances. Sur les produits auto, par exemple, l’objectif était d’atteindre 7 000 nouveaux contrats pour septembre 2006. Le score sera finalement de 8 860, un résultat exceptionnel, selon la marque, compte tenu de la concurrence féroce sur ce segment. Du côté de la notoriété, les résultats sont aussi au rendez-vous : d’après un baromètre Sofres, la notoriété spontanée de la marque entre juin 2006 et janvier 2007 a gagné 7 points. Quant à l’agrément de la campagne, il est très élevé, note C. Mainguet. Il est de 85 % pour le grand public et de 91 % pour nos sociétaires. Cette campagne a touché les gens, nous l’avons constaté tout de suite en interne. Lors de sa présentation aux cadres du groupe, les personnes sortaient de la salle en nous disant qu’ils avaient été émus. La construction de l’image du groupe n’est pas prête de s’arrêter. Trois autres films sont en préparation et devraient très bientôt apparaître sur les écrans.

Laure Deschamps - CB News - www.cbnews.fr